La leptospirose : une zoonose discrète en recrudescence

La leptospirose un danger endémique 

La leptospirose, maladie infectieuse d’origine bactérienne, est connue depuis le XIXème siècle. Elle est probablement la zoonose la plus répandue dans le monde. Depuis une décennie, elle fait une réapparition redoutable en Europe chez le chien comme chez l’humain.                 

Animaux et humains : tous concernés  

Chien qui court dans la forêt

La leptospirose est due à une bactérie largement répandue, chez les animaux domestiques et sauvages, en particulier chez les rongeurs, qui jouent un rôle de réservoir. Elle est disséminée par les urines et persiste dans les zones d’eaux douces stagnantes (fossés, mares, étangs, etc.).  C’est dans ce contexte que chiens et humains peuvent s’infecter. 

Lors de promenade ou de baignade, la contamination canine s’opère lorsque les bactéries pénètrent à travers la peau fine intacte ou lésée. Une autre zone d’entrée est constituée par les muqueuses (babines, voies respiratoires, yeux)  des animaux sensibles.  

L’humain se contamine aussi dans des contextes bien précis : redoutée chez les égoutiers et les éboueurs, la leptospirose est aussi la maladie des activités d’extérieur : canoé-kayakistes, triathlètes et chasseurs doivent y penser lorsque les eaux sont tiédies par l’été.  

Signes d’alertechez le chien : il faut y penser  

Une étude menée à Lyon (VetAgro Sup) montre que les signes d’alerte, surtout en phase débutante, sont peu spécifiques. La plupart des chiens ne manifestent en effet qu’une grande fatigue, un manque d’appétit et des vomissements. Malgré la mise en œuvre de techniques de soins intensifs lourdes et coûteuses, près de la moitié des chiens atteints décèdent rapidement.  

Humains : L’institut Pasteur nous interpelle  

Cet organisme, référent officiel sur cette zoonose, explique : « Chez l’humain, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l’insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas ». 
L’alerte est donnée : depuis quelques années, le nombre de personnes atteintes en France a doublé (600 cas par an). 

Dans ce contexte, le concept One Health prend tout son sens, car les médecins restent pour la plupart, insuffisamment informés et tireront bénéfice de l’expérience des vétérinaires. 

AD-FR-NON-210400025 

Infos utiles :  

Laboratoire des Leptospires 
Bâtiment des contagieux 
VetAgro Sup, Campus vétérinaire de Lyon 
1 avenue Bourgelat 
69280 Marcy l’Etoile. 

Tél : 04 78 87 25 55 
Fax : 04 78 87 27 92 
Courriel : labolepto@vetagro-sup.fr 

Références bibliographiques :  

  • Hazart G, Hugonnard M, Kodjo A,  Groudd K, Goy-Thollot I. La leptospirose canine en France : étude rétrospective de 37 cas. Prat. Méd. Chir. Anim. Comp. (2010) 45, 59—64. 
  • Francey T, Schweighauser A. La leptospirose canine : nouvelles solutions pour nouveaux défis. http://www.vetsuisse.unibe.ch/unibe/vetmed/content/e3086/e3102/e320993/Leptospirosecanine_ger.pdf  
  • Kohn B, Steinicke K, Arndt G and al. Pulmonary abnormalities in dogs with leptospirosis. J. Vet.  Intern. Med. 2010;24:1277–1282 
  • Sykes JE, Hartmann K, Lunn KF And al. 2010 ACVIM  Small Animal consensus statement on leptospirosis: diagnosis, epidemiology, treatment, and prevention. J. Vet. Intern. Med. 2011:25, 1-13.