La vaccination en élevage : plus tôt, plus fort !

Adapté d’après X. Levy, « Guide de l’élevage » MSD santé Animale

Protéger les chiots dès leur plus jeune âge, lorsque la promiscuité et la pression infectieuse rendent la situation sanitaire précaire, constitue une gageure. A côté des mesures zootechniques incontournables, la prophylaxie vaccinale revêt un intérêt d’autant plus évident que certains vaccins peuvent être administrés particulièrement tôt.

Immunité du chiot

A sa naissance, le chiot ne possède aucune immunité spécifique propre. Ses premiers anticorps lui sont apportés par le colostrum maternel.

La protection assurée par les anticorps maternels chez le chiot est de durée variable ; elle dépend de nombreux paramètres dont la qualité de la prise du colostrum, le fait que la mère soit correctement vaccinée, et la pression infectieuse dans son environnement immédiat.

Une fois le stock d’anticorps maternels épuisé, les chiots doivent s’immuniser par leurs propres moyens : soit en se défendant face à une infection sauvage, soit en étant vaccinés.

Protéger le groupe…

Le but de la vaccination est de limiter le risque de contamination d’un individu. Cependant, si un seul chiot est vacciné dans une population de chiens non vaccinés contagieux et au sein d’un environnement très contaminé, il ne sera pas suffisamment protégé. A l’inverse, si une proportion suffisante d’individus est vaccinée dans une population, il devient possible de maitriser la propagation de la maladie dans cette population.

De plus, la protection vaccinale seule n’est pas suffisante pour éliminer définitivement une infection. La priorité doit être donnée aux mesures sanitaires et à la gestion des locaux.

…et protéger chaque individu

Chez le chiot, il existe une période pendant laquelle le taux d’anticorps maternels n’est plus suffisant pour protéger le chiot, mais interfère avec la vaccination, rendant l’immunisation active du chiot impossible : c’est la « période critique » ou « trou immunitaire ».

Toutefois, la mise en place d’une stratégie vaccinale adaptée peut permettre de réduire le temps passé sans protection immunitaire : l’utilisation de vaccins efficaces en présence d’anticorps maternels permet de limiter les interférences immunitaires et de protéger le chiot plus tôt qu’avec un vaccin « classique ». Ces vaccins, administrés dès l’âge de 3 à 4 semaines, permettent d’augmenter le seuil de prise vaccinale et de réduire la durée de la période critique.

Vaccination avec un vaccin « classique »

Vaccination avec un vaccin efficace en présence d’anticorps maternels : réduction de la période critique par élévation du seuil de prise vaccinale

                Figure : vaccination avec un vaccin efficace en présence d’anticorps maternels

Le choix d’un protocole vaccinal adapté à chaque situation reste un atout déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses en élevage. L’apparition de nouveaux vaccins sur le marché permet aujourd’hui de combattre les risques plus précocement, et ainsi, de réduire la mortalité des individus les plus vulnérables.

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