La leptospirose, une zoonose toujours d’actualité en France

La leptospirose est une infection causée par des bactéries spirochètes du genre Leptospira. Il existe plusieurs sérogroupes capables d’infecter le chien mais le sérogroupe Australis est le sérogroupe le plus retrouvé à l’heure actuelle en France [1].

Les symptômes sont variés : insuffisance rénale aiguë, insuffisance hépatique, hémorragie pulmonaire, coagulopathie, atteinte oculaire, entérite… [5] Il faut suspecter une affection par Leptospira dès qu’un chien présente une insuffisance rénale aiguë, d’autant plus s’il y a une atteinte hépatique associée ou des hémorragies pulmonaires. Des formes chroniques moins aisées à reconnaître cliniquement sont également décrites. Il ne faut pas l’exclure d’emblée sur un chien correctement vacciné, même s’il faut bien évidemment, dans un premier temps, investiguer d’autres hypothèses diagnostiques plus probables.[5]

Le diagnostic se fera sur la base d’une suspicion clinique associée à une confirmation à l’aide d’analyses de laboratoires. La sérologie permettra de connaître le ou les sérovars incriminés.

Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques adaptés (pénicillines, doxycycline) et doit être mis en place dès la suspicion clinique sans attendre les résultats d’analyse. Le choix des traitements de soutien dépend des symptômes présentés par le chien.[5]

La prévention de cette maladie est essentielle. Selon le consensus européen de la leptospirose actualisé en 2023, il est recommandé de vacciner tous les chiens contre la leptospirose à partir de 12 semaines d’âge puisqu’il s’agit d’une zoonose [5]. En l’absence de connaissance des sérovars circulants dans une région donnée, il est conseillé d’utiliser un vaccin apportant la plus large protection disponible sur le marché[5]. Il s’agit des vaccins quadrivalents en France. La durée d’immunité après une affection naturelle restant inconnue à l’heure actuelle, la vaccination contre la leptospirose canine doit donc être réalisée après toute guérison clinique. Lorsqu’un chien a été infecté par un sérogroupe donné, il est primordial de lui apporter une protection contre les autres sérogroupes car il est potentiellement à risque d’une contamination par l’un de ces autres sérogroupes. Les autres chiens du foyer devront aussi être vaccinés car ils évoluent dans le même milieu de vie donc risquent eux aussi d’être infectés.[5] La régulation des populations de rongeurs fait également partie intégrante de la prévention de cette affection, chez le chien, comme chez l’humain.

Lors de l’hospitalisation d’un chien suspect, il est primordial que tout personnel en contact direct ou indirect avec l’animal malade soit au courant des risques zoonotiques. Des mesures de protection, comme le port de gants et une hygiène rigoureuse devront être mises en place dès la suspicion clinique. L’excrétion urinaire de leptospires débutant 7 à 10 jours après l’infection, le risque zoonotique est donc souvent minime avant le diagnostic clinique. De plus, après 48 heures de traitement antibiotique, le risque de contamination redevient très faible. Il faut donc être particulièrement vigilant sur les 48 premières heures de traitement après la suspicion clinique.[5]

Et chez l’humain ? Depuis le 24 août 2023, la leptospirose est sur la liste des maladies à déclaration obligatoire chez les humains[2]. En effet, cette zoonose est très présente en France avec environ 600 cas humains par an, principalement entre août et octobre, et en grande majorité des hommes d’environ 45 ans[3,4]. Chez l’humain, le sérogroupe prédominant est Icterohaemorrhagiae mais Australis est également responsable de certains cas[4]. Le principal contexte de contamination en France métropolitaine reste les activités de loisirs avec contact avec de l’eau douce ou un sol saturé en eau[6]. La forme clinique majoritaire correspond à un syndrome grippal apparaissant dans les 3 à 30 jours suivant l’infection. Mais des formes plus graves d’insuffisance rénale et hépatique ou de syndrome hémorragique douloureux (LPHS : loin pain haematuria syndrome) sont parfois décrites.[5] Le risque zoonotique à partir d’un chien infecté est faible bien que des cas de contamination des enfants par le chien de la famille aient déjà été décrits[5].

N’hésitez pas à contacter votre délégué MSD Santé Animale pour plus d’information.

📚 Sources

  1. BERTAGNOLI S., BOULLIER S. Point sur la vaccination contre la leptospirose canine en France. La dépêche technique, Novembre 2018, 11-15
  2. https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/la-leptospirose-devient-une-maladie-a-declaration-obligatoire Consulté le 31/01/2024
  3. Leptospirose : symptômes, traitement, prévention – Institut Pasteur Consulté le 31/01/2024
  4. Rapport d’activité 2020-2021 – Centre national de référence de la leptospirose https://www.pasteur.fr/fr/sante-publique/CNR/les-cnr/leptospirose/rapports-d-activite Consulté le 31/01/2024
  5. SYKES J. E., FRANCEY T., SCHULLER S., and al. Updated ACVIM consensus statement on leptospirosis in dogs. J. Vet. Intern. Med. 2023. 37 : 1966-1982.
  6. Haut conseil de la santé publique, Avis relatif à la mise à déclaration obligatoire de la leptospirose. 16 décembre 2022

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